Long Xuyen

  Long Xuyen
Long Xuyen est une ville du sud-est du Vietnam, capitale de la province d’An Giang, dans le Delta du Mékong. Sa population est de 300 300 habitants en 2007 et sa superficie est de 130km2. Cette ville se trouve à environ 190km d’Ho Chi Minh ville et à 45km du Cambodge. La navigation est naturellement le mode de communication le plus aisé. Arrivée aux marchés flottants, les vergers des fruits tropicaux, des îlots vous aident à découvrir la vie authentique des habitants de ce grand delta.
Le plan de Long Xuyen
Le plan de Long Xuyen

Le marché de Long Xuyen en 1968
Le marché de Long Xuyen en 1968
Le marché actuel
Le marché actuel
Les rues de Long Xuyen actuelles
Les rues de Long Xuyen actuelles

Les rues d’hier
Les rues d’hier
Des arroyos à An Giang
Des arroyos à An Giang
Le marché flottant de Long Xuyen
Le marché flottant de Long Xuyen
Dans la matinée, visite du marché flottant de Long Xuyen en prenant une barque à moteur. Les fruits, les légumes et les produits artisanaux sont tous vendus sur l’eau. Un formidable spectacle !
Le marché flottant de Long Xuyen
Pêcheur près l’île du Tigre (Cu lao Ong Ho)
Pêcheur près l’île du Tigre (Cu lao Ong Ho)
Venez à Long Xuyen, en barque et à pieds à Cu Lao Ong Ho vous pourrez visiter la ferme des crocodiles et une ferme flottante consacrée à l’élevage des poissons chats.
Ile du Tigre (Cu lao Ong Ho) à Long Xuyen
Ile du Tigre (Cu lao Ong Ho) à Long Xuyen
Le musée dédié au Président Ton Duc Thang
Le musée dédié au Président Ton Duc Thang
Contrairement à son cousin motorisé à Can Tho, « xe loi » (tuk tuk) y est tirée par vélo. Se trouve à 40km de Long Xuyen, le colline de Ba Le où les ruines de la civilisation Oc Eo datant du premier siècle de notre ère ont été découvertes. La civilisation Oc Eo a atteint son paroxysme dans 5er siècle et faisait partie de la fondation du royaume Nam Phu (Funam).
Long Xuyen est le centre du bouddhisme de Hoa Hao
Ce bouddhisme (de Hoa Hao) a été fondé en 1939 par Huynh Phu So, né le 15 janvier 1920, au village de Hoa Hao, commune de Tan Chau. Il était le premier fils de Huynh Công Bô, (président du Conseil des notables et chef du village) et Lê Thi Nhâm, des paysans aisés, connus pour leur altruisme et leur honorabilité. Sa fratrie est composée d’une sœur, Thi Dê, de dix ans son ainée, née d’un premier mariage de son père, une autre sœur, Thi Kim Biên, née en 1921 et un frère, Thanh Mau, né en 1925.
Le portrait de Huynh Phu So
Le portrait de Huynh Phu So

Une cérémonie  du bouddhisme de Hoa Hao
Une cérémonie  du bouddhisme de Hoa Hao

Le bouddhisme de Hoa Hao

Huynh Phu So a eu une petite enfance sans histoires. Ce n’est que vers l’âge de huit, neuf ans qu’il connut des difficultés scolaires. Bien que d’une intelligence supérieure à la moyenne, il était considéré comme un élève très moyen à l’école du village où il éprouvait de grosses difficultés à fixer son attention. Il obtint le certificat d’études primaires élémentaires mais, à l’école de Tân Châu où il acquit quelques notions de français, il échoua au certificat d’études franco-indochinois du fait d’une santé maladive et son père, qui avait pour ce fils aîné de grandes ambitions, le retira à regret de l’école, alors qu’il n’avait que quinze ans.
Sa fatigabilité l’empêchant de travailler, il resta oisif, se promenait dans les rizières, souvent jusqu’à l’aube – il était insomniaque – ou accompagnait les gardiens de buffles. Fatigué par cette insomnie, sa santé se dégrada et il dut rester couché. Les médecins consultés ne parvinrent pas à le guérir, pas plus que les guérisseurs et autres sorciers. A cet état d’insomnie s’ajoutait de la fièvre et sa santé empira. Le dix-huitième jour du cinquième mois lunaire de l’année Ky Mao (4 juillet 1939), au cours de la soirée, éclata un violent orage. Vers vingt heures, se dressa sur son lit, sortit précipitamment de la maison, se rendit devant l’autel du Ciel, fit brûler de l’encens puis se prosterna dans les quatre directions. Ses prières terminées, il rentra chez lui et là, posément, devant ses parents et quelques voisins venus rendre visite au chef de village, il se mit à parler de religion. Le petit auditoire, médusé, écouta So commenter en un discours structuré les doctrines bouddhiques, pendant plusieurs heures d’affilée, comme l’eut fait un grand bonze et sans aucune fatigue. Leur surprise fut d’autant plus grande que, jusqu’alors, So n’avait fait montre ni d’un grand savoir ni de facilité d’élocution. Comment ce jeune homme fruste et perpétuellement agité, qui n’avait pas vingt ans, put-il parler aussi longtemps, brillamment et posément, comme l’aurait fait un vieux sage ? C’est un mystère. À la fin de son discours, il déclara qu’il était l’apôtre du Phât Thây de la pagode de Tây An et qu’il avait pour mission de créer une religion nouvelle. En cette soirée de début juillet, quelques paysans du village de Hoa Hao venaient d’assister à un double miracle : la guérison complète de So et la naissance d’un prophète …
Ouvrons une parenthèse pour évoquer le Phât Thây (Maitre Bouddha) de Tây An. A la mort de ses parents, il partit chercher la Voie dans la région des Sept Monts. À l’âge de quarante-deux ans, il se mit à prêcher aux paysans du Mékong. Il les soigna aussi, notamment lors de l’épidémie de choléra de 1849 et les « protégeait » avec des amulettes portant, en caractères chinois, le nom de la secte.
Des rapports de l’époque montrent qu’il a guéri des centaines de personnes, atteintes de diverses maladies, qui devinrent ses disciples. Il leur demandait de prier individuellement, à domicile et sur leur lieu de travail (pratiquez le bouddhisme en cultivant votre terre), plutôt que dans les pagodes, était attentif à leurs besoins, leurs aspirations, prônait le développement de l’agriculture et l’amélioration de leurs conditions de vie, réclamait le départ des missionnaires étrangers. Les habitants de la province le considéraient comme un bouddha vivant et la réincarnation de Nguyên Binh Khiem, dit Trang Trinh, le Nostradamus de l’Annam. Il composa des poèmes prémonitoires et politiques, pouvant être lus dans les deux sens et disait préparer l’avènement d’un Bouddha vivant. La Cour de Hué jugea ses prêches trop politiques et le plaça en résidence dans la Nui Sam (à 6 km au sud-sud-ouest de Chau Doc). Il convainquit le chef de la province — à un point tel que ce dernier proposa à la Cour qu’il lui fut accordé le titre de Dai Duc Chon Tu (véritable saint homme de grande moralité). Il put continuer à exercer son culte, mais sous le strict contrôle des mandarins. Comme il continua à prêcher dans le même registre, plusieurs de ses pagodes, notamment la plus célèbre, nommée Tây An, du village de Long Kiên à neuf kilomètres au nord de Long Xuyên, furent rasées.
Après sa mort, survenue en 1856 (il n’était âgé que de 49 ans mais, curieusement, il est toujours représenté sous les traits d’un vieillard chenu. Dans quel but ? pour signifier qu’il était immortel ? ou pour montrer sa grande sagesse ?), ses successeurs continuèrent de propager le bouddhisme social qu’il avait initié, en accentuant son nationalisme.

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